Le 13 mai 2025, la cérémonie des Flammes, dédiée aux cultures urbaines, a récompensé lesartistes qui ont marqué l’année 2024, à La Seine Musicale. Entre critiques sur le manque dereprésentation et la mort récente de Werenoi, les cultures populaires se sont retrouvées aucœur de vifs débats. Autant d’événements qui interrogent sur la place et l’impact de la musique dans notre société.

Représentation et polémique aux Flammes 2025

Tout est parti d’un live sur Twitch. Le streamer Medja, créateur du DVM Show, y a exprimé son incompréhension face à l’absence de certains artistes maghrébins aux Flammes 2025.Selon lui, des artistes comme ElGrandeToto, Saïf, VEN1, Maes ou Nej auraient dû être présents, pointant ainsi un supposé manque de représentation. “Vous êtes des gros racistes, vous aimez pas les arabes”, une prise de parole qui a rapidement déclenché le débat sur les réseaux sociaux, notamment Twitter/X.

Un tweet Nej’ a d’ailleurs approuvé ses propos à travers un tweet cité : “ C’est français “. Un message qui a divisé. Si certains ont soutenu sa prise de position, d’autres lui rappellent qu'elle avait été pré-nommée dans trois catégories lors de la première édition en 2023, puis nommée l’année suivante. Une invitation qu’elle a elle-même refusée. « Gardez vos flammes, vos révélations. J’avance toute seule, pas besoin de permission ni de nomination. », un tweet supprimé qu’elle a écrit après la victoire d’Aya Nakamura élue artiste féminine de l’année face à elle et Meryl ce soir-là.

Une contradiction qui interroge : peut-on dénoncer un manque de représentation tout en refusant d’y prendre part ? Il faut rappeler que la cérémonie est en grande partie influencée par le vote du public. La victoire d’un artiste peut en effet dépendre de l’engagement de sa communauté. Dans ce contexte, on pouvait aussi s’attendre à ce que certains artistes encouragent davantage leurs fans à voter.

De son côté, Booba a également réagi, en déclarant sur Instagram : “Je crois y’a aucun arabe.” Pourtant, la cérémonie a bien mis en lumière plusieurs artistes d’origine maghrébine, comme Niaks, Nessbeal, Amel Bent ou Rim’k qui ont eu l’occasion de performer. Sans oublier l’hommage rendu à DJ Mehdi, avec la remise de la Flamme éternelle à sa mère Latifa Essadi.

La mort de Werenoi bouleverse le rap français

Quelques jours après ces polémiques autour des Flammes, un autre événement est venu marquer l’actualité musicale : le décès inattendu du rappeur Werenoi. Agé de 31 ans, le rappeur était l’un des plus gros vendeurs d’albums en France en 2023 et 2024, et était devenu l’un des piliers de la scène rap en France. Sa disparition brutale a provoqué une vague d’émotion et d’hommages. Sur les réseaux sociaux, de nombreux fans et artistes ont salué son parcours et son influence dans le rap.

Werenoi venait d’une famille très ancrée dans la culture hip-hop. Sa mère, connue sous le nom de Sourir Blak était rappeuse et son père, Booba Colorz, un grand danseur de breakdance qui a dansé aux côtés de Kaaris. Cet environnement lui a permis de baigner très tôt dans l’univers du rap.

L’annonce de sa mort a été suivi par de nombreuses interrogations. Sans explication au départ, plusieurs clips de Werenoi ont disparu de YouTube, tout comme certains morceaux sur les plateformes de streaming. Un proche a ensuite précisé qu’il s’agissait d’un retrait temporaire, décidé par respect pour le deuil de la famille et leurs convictions religieuses. De confession musulmane, l’artiste évoluait dans un environnement où la pratique musicale peut parfois susciter des divergences.

Très vite, le débat s’est installé : Faut-il arrêter de diffuser sa musique par respect pour ses croyances ? Ou continuer à faire vivre sa musique pour lui rendre hommage et éviter qu'elle ne tombe dans l’oubli ?

Les Flammes 2025 et la mort de Werenoi ont placé la musique des cultures populaires,notamment le rap, au centre de l’attention. Au-delà de sa dimension musicale, elle provoque émotions et débats mais interroge aussi la représentation et les valeurs au sein de la société actuelle.

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