Angola 50 ans après : honorer les pères oubliés de l’indépendance

11/3/2025

Cette année, l’Angola « fête » le cinquantième anniversaire de son indépendance, un moment symbolique qu’il est important de marquer. Alors que le pays vient de traverser une année 2025 difficile, entre crise économico-sociale et inaction gouvernementale flagrante, l’Angola célèbre ce 11 novembre un demi-siècle d’indépendance.

Rua de Luanda - Tempo de Chuva - Cristiano Mangovo

Un 11 novembre qui résonne comme un temps de bilan et de réflexion sur les cinquante dernières années. Et quoi de mieux qu’une exposition consacrée à la mémoire des pères oubliés de l’indépendance pour incarner cette introspection collective ?

Du 15 au 16 novembre, le Musée royal de l’Afrique centrale (« AfricaMuseum ») à Tervuren, en Belgique, accueillera l’événement « Angola 50 : la mémoire des pères oubliés ».

Nicole Kanda

Nicole Kanda, créatrice de l’événement, styliste et commissaire d’exposition, a imaginé ce projet pour permettre à chaque Angolais de (re)découvrir son histoire, car, comme elle le rappelle, « un peuple qui ignore son histoire est voué à disparaître ».

Conter son histoire et la transmettre aux générations futures est un devoir de mémoire essentiel : raconter pour ne pas oublier, exposer pour ne pas effacer celles et ceux qui ont contribué à la libération du peuple angolais du joug colonial portugais.

Parmi les moments forts de ces deux jours de mémoire figure la diffusion du film de la réalisatrice Sarah Maldoror, Sambizanga, qui retrace l’arrestation du jeune résistant Domingos Xavier par la police secrète portugaise en 1961. Sa mort déclenche, le 4 février 1961, le début de la lutte armée contre l’État colonial portugais.

Ce film, profondément marquant, adopte le point de vue de Maria, l’épouse de Domingos Xavier, qui, son bébé sur le dos, parcourt le pays à la recherche de son mari. Une perspective puissante qui met en lumière la dimension révolutionnaire et anticoloniale à travers le regard de celles et ceux qui ont accompagné la lutte, souvent dans l’ombre.

Autre temps fort : la conférence-bilan des 50 ans d’indépendance, intitulée « Angola : quel est l’héritage des pères de l’indépendance ? », qui aura lieu le 15 novembre.

Cette table ronde reviendra sur l’héritage laissé par les figures emblématiques de la lutte, telles qu’Álvaro Holden Roberto, dont la fille, Grace Roberto, interviendra lors de la conférence.

Enfin, l’exposition des œuvres de Cristiano Mangovo, également présent à la conférence, s’inscrit pleinement dans la réflexion de ce week-end commémoratif. L’artiste est reconnu pour ses créations dénonçant la manière dont les enjeux économiques et politiques prennent souvent le pas sur les préoccupations sociales et environnementales, notamment la surexploitation des terres et des ressources naturelles à des fins lucratives.


Un demi-siècle après l’indépendance, cette exposition rappelle que l’histoire de l’Angola ne se résume pas à des dates, mais à des visages, des luttes et une mémoire collective à préserver.”

🎟️ Les places sont disponibles sur 

https://angola50.eventsquare.store/fr/2zwdwepgudgb/psp5lsfl5w8j/shows/750906246186