Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas, Israël a intensifié ses frappes contre Gaza. Une offensive qui s’apparente désormais à une campagne d’extermination du peuple palestinien, avec en ligne de mire une annexion complète du territoire.
En 19 mois de bombardements, plus de 53 000 morts sont à déplorer, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants. 120 000 blessés, 11 000 disparus, 95 % des écoles endommagées, selon l’UNICEF. L’organisation affirme qu’un enfant est tué ou blessé toutes les dix minutes à Gaza. Elle alerte également sur une famine galopante, aggravée par plus de deux mois de coupure de l’aide humanitaire imposée par Israël.
Le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu de deux mois violé à plusieurs reprises par Tsahal, les attaques ont repris officiellement.
Le 5 mai 2025, le porte-parole du gouvernement israélien David Spencer annonçait vouloir étendre l’opération militaire à l’ensemble de la bande de Gaza pour en assurer la “conquête et le contrôle”. Le lendemain, Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances et figure de l’extrême droite, déclarait que Gaza serait “totalement détruite” à l’issue de l’offensive.
Depuis, les bombardements s’intensifient. Le nouveau porte-parole de l’armée israélienne, Effie Defrin, a précisé que cette opération nécessiterait le déplacement de la majorité des habitants. De son côté, le gouvernement a affirmé vouloir continuer d’explorer le “plan Trump”, visant à déporter les civils palestiniens vers l’Égypte et la Jordanie pour faire de Gaza la “Riviera du Moyen-Orient”.
Face à cette escalade, la France semble enfin infléchir sa position. Après avoir longtemps affiché un soutien inconditionnel à Israël, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a déclaré sur RTL le 6 mai que la France envisageait de reconnaître l’État de Palestine.
Dans le même temps, Emmanuel Macron, Keir Starmer (Royaume-Uni) et Mark Carney (Canada) ont condamné la riposte israélienne, jugée disproportionnée. Tous trois réclament l’arrêt immédiat des opérations militaires, le retour de l’aide humanitaire et la libération des otages encore détenus par le Hamas (58 personnes, dont une vingtaine seraient toujours en vie). Ils ont également évoqué la possibilité de sanctions internationales contre Israël si l’offensive se poursuit.
En réponse, Benyamin Netanyahou a publié un communiqué accusant ces pays de “récompenser le terrorisme” :
« En demandant à Israël de mettre fin à une guerre défensive pour notre survie (…), les dirigeants de Londres, Ottawa et Paris offrent une immense récompense pour l’attaque génocidaire du 7 octobre. »
Sur le terrain, la situation est catastrophique. Selon Jonathan Dumont, responsable communication d’urgence au Programme Alimentaire Mondial (PAM), la famine s’intensifie. Il rapporte ce témoignage bouleversant d’un réfugié à Khan Younis :
« Nous avons faim. Des hommes distribuaient du riz chaud dans des bols tendus par une foule désespérée. Un garçon pleurait, craignant que la nourriture ne s’épuise avant son tour. »
Une femme, Hakoura, ajoute :
« Les gens sont affamés, en colère. Il n’y a plus de viande, plus de légumes. S’il y en a, ils sont hors de prix. »
En avril, France Info relayait le témoignage glaçant de Fatima, survivante d’une frappe israélienne à Jabaliya :
« J’ai vu des scènes terrifiantes. Du sang partout. Des enfants morts. Nous avons ramassé des cadavres d’enfants. »
Plus récemment, une vidéo virale a montré le journaliste Ahmed Mansour brûlé vif dans sa tente en plastique, après une frappe israélienne à Khan Younis. Il n’a pas survécu. L’armée israélienne a reconnu viser un membre présumé du Hamas.
Plus récemment, une vidéo virale a montré le journaliste Ahmed Mansour brûlé vif dans sa tente en plastique, après une frappe israélienne à Khan Younis. Il n’a pas survécu. L’armée israélienne a reconnu viser un membre présumé du Hamas.
• bombardements de zones densément peuplées,
• destructions d’infrastructures civiles (hôpitaux, écoles),
• coupures d’eau et d’électricité,
• déplacements forcés,
• entrave à l’aide humanitaire.
Toutes ces pratiques vont à l’encontre de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.
De nombreuses personnalités continuent à afficher leur solidarité avec la Palestine : Rima Hassan, des élus de La France Insoumise, mais aussi des pays comme l’Afrique du Sud, malgré les pressions et les tentatives de diabolisation du mouvement pro-palestinien.
Les États-Unis, eux, restent les principaux alliés d’Israël. En vertu d’un mémorandum signé en 2016, Washington verse 3,8 milliards de dollars par an d’aide militaire à Israël, jusqu’en 2028. Depuis octobre 2023, ce soutien s’est accru, atteignant 17,9 milliards de dollars en un an (3,8 milliards d’aide directe, 8,7 milliards supplémentaires pour le Dôme de fer et autres équipements, 20,3 milliards de ventes d’armes, dont 50 avions F-15).
En mai 2025, Donald Trump a lancé un plan de défense antimissile de 175 milliards de dollars, inspiré du Dôme de fer, appelé “Golden Dome”.
Mais malgré ce soutien massif, la Maison Blanche commence à s’interroger face à la radicalisation de Netanyahou.
Le 21 mai, l’Autorité palestinienne a accusé des soldats israéliens d’avoir ouvert le feu sur des diplomates étrangers en visite à Jénine (Cisjordanie). Une vidéo publiée par le ministère palestinien montre des soldats israéliens en train de viser un convoi diplomatique. Israël a reconnu avoir tiré des coups de sommation, exprimant ses “regrets”.
La France, l’Espagne et l’Italie ont aussitôt convoqué les ambassadeurs israéliens, dénonçant des actes inacceptables.