Le 10 Septembre : On bloque et après ?

9/10/2025

EDITO - 10 SEPTEMBRE 2025

Aujourd’hui, nous sommes le 10 septembre. Alors que la France traverse une triple crise : économique, sociale et politique , la population semble « enfin » se réveiller. Y aurait-il ce sursaut national qui pousserait Emmanuel Macron à écouter le peuple français, souverain ?

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron avance tête baissée, convaincu d’avoir la solution, sans voir qu’il est peut-être lui-même le problème.

Refusant de voir que sa politique asphyxie la population, renforce les inégalités sociales, accentue la précarité et propulse l’extrême-droite au premier plan. Refusant de voir que la France n’est pas une entreprise, mais un pays, avec son histoire et son attachement aux acquis sociaux durement gagnés.

Retraites, santé, accès au chômage : les politiques menées par les différents Premiers ministres balayent tout avec un seul mot à la bouche : la dette.

François Bayrou, Premier ministre fraîchement déchu, a passé neuf mois à multiplier les gaffes et les déclarations hors-sol , tantôt auprès des Français, tantôt pour accabler les oppositions, sans jamais se remettre en question.

Lui qui, juste avant la trêve estivale, avait présenté un plan d’économies de près de 44 milliards pour le budget 2026. Un plan qui, une fois de plus, semblait fragiliser les conditions de vie des foyers modestes et affaiblir la cohésion sociale d’un pays déjà fracturé.

Un murmure est alors devenu une gronde nationale : bloquer le pays le 10 septembre. Non seulement pour contrer ce nouveau plan, mais aussi pour faire entendre la colère grandissante d’un peuple face à des gouvernements jugés sourds et butés.

Bayrou a cru calmer la contestation en soumettant son gouvernement au vote de confiance de l’Assemblée nationale. En vain. Déchu, il est remplacé par un proche, ancien LR : Sébastien Lecornu, qui quitte le ministère des Armées pour Matignon.

Le président n’a donc toujours pas compris. Le pays risque d’être bloqué aujourd’hui et dans les jours à venir, car, comme souvent, c’est seulement lorsque les Français manifestent leur colère, jusqu’à immobiliser le pays , que le pouvoir finit par céder. Mais rappelons-le : la Macronie n’a pas reculé face aux Gilets jaunes, ni face à la réforme des retraites, persuadée de détenir « le bon plan » pour la France.

Alors, on bloque le 10 septembre. Mais après ?

  • Que faire face à un État jusqu’au-boutiste ?
  • Que faire avec des représentants syndicaux qui ne sont plus à la tête des mouvements sociaux ?
  • Que faire d’une gauche démobilisée, préférant attaquer LFI plutôt que de consolider la coalition du NFP ?

Seule LFI apparaît claire depuis le départ, sans changer de ligne, qu’il s’agisse du social, de l’économique ou du politique. Eux qui n’ont pas trahi leurs électeurs tentent de respecter le vote de juillet 2024.

Dans ce paysage, la date du 10 septembre peut marquer un tournant. Mais une question reste ouverte : ce mouvement pourra-t-il réellement infléchir la politique menée par le tout nouveau Premier ministre Lecornu, sous l’égide d’un président jusqu’au-boutiste ?