Ousmane Dembélé, l’OM et la Palestine : une journée paradoxale

9/23/2025

EDITO - 23 SEPTEMBRE 2025

Lundi 22 septembre 2025 restera comme une journée marquante pour la France, rythmée par trois événements majeurs.

D’abord, l’Olympique de Marseille a enfin retrouvé le chemin de la victoire face au Paris Saint-Germain. Après quatorze ans de disette, l’OM a renoué avec le succès au Vélodrome, grâce à un but précoce de Nayef Aguerd. Une victoire historique qui redonne espoir au peuple marseillais, même si certains la relativisent au vu des absences côté parisien. Mais pour les supporters, peu importe : cette soirée restera gravée comme un souffle d’orgueil retrouvé.

Ensuite, un moment inattendu : Ousmane Dembélé est devenu le sixième Français à décrocher le Ballon d’Or, trois ans après Karim Benzema. Celui que l’on n’attendait pas, souvent blessé, moqué, relégué hors des classements, a fini par s’imposer comme le meilleur joueur du monde. De ses débuts au Stade Rennais à son explosion tardive au PSG, le “gamin d’Évreux” incarne une leçon de persévérance : croire en soi, s’accrocher malgré les blessures, malgré les doutes, malgré les critiques. Aujourd’hui, il est au sommet. Une fierté pour lui, pour le PSG, et pour tout le football français.

Enfin, sur le plan politique, Emmanuel Macron a officiellement reconnu l’État de Palestine. Une décision symbolique que certains saluent, mais qui laisse un goût amer. Car après le 7 octobre 2023, les Palestiniens subissent ( encore plus )  massacres, famines et exils forcés sous les bombes israéliennes, avec la complicité silencieuse, voire le soutien armé,des puissances occidentales, dont la France. Alors oui,certains diront :  “mieux vaut tard que jamais”, mais ce retard a coûté des dizaines de milliers de vies. Reconnaître aujourd’hui la Palestine, est-ce suffisant ? Est-ce que cela effacera l’accueil officiel en France de Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, alors qu’il fait l’objet , comme l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant , d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) ? Est-ce que cela changera le rapport de force dans une guerre à sens unique qui continue de détruire un peuple ?

À côté de cela, la crise politique française reste entière : depuis juin 2024, le pays n’a toujours pas de gouvernement stable, plongeant la nation dans une impasse politique, économique et sociale sans précédent.

Alors oui, on prend ces moments de joie – la victoire de l’OM, le Ballon d’Or d’Ousmane Dembélé, la reconnaissance officielle de la Palestine. Mais il ne faut pas qu’ils nous fassent oublier les responsabilités de la France dans les conflits armés et les génocides à travers le monde, de la Palestine au Congo.