Lundi 14 juillet, aux alentours de 22h30, Aly, 17 ans, a été victime de violences policières à Garges-lès-Gonesse alors qu’il marchait, téléphone à la main. Selon les témoignages recueillis, quatre policiers l’auraient violemment interpellé, frappé, humilié, puis abandonné en forêt.
Selon les informations communiquées par sa sœur à Assa Traoré, militante contre les violences policières, Aly était sorti faire une course lorsqu’il a croisé une voiture de police. Les agents auraient fait demi-tour et l’un d’eux aurait lancé : « Lui, on va le niquer ». Pris de panique, le jeune homme s’est mis à courir avant de s’arrêter. C’est à ce moment-là qu’il aurait été contraint de monter dans leur véhicule, direction une zone sans caméras de surveillance.
Là, commence ce qu’Aly décrit comme un véritable « cauchemar » : insultes, coups, humiliations. Un passage à tabac en règle, avant que les policiers ne l’abandonnent dans un bois, lui lançant : « Si on te demande ce qu’il t’est arrivé, tu diras que tu es tombé. »
Aly a immédiatement porté plainte à la gendarmerie et s’est rendu à l’Unité médico-judiciaire (UMJ) pour faire constater ses blessures. Sa mère et lui ont également rencontré le député LFI du Val-d’Oise, Carlos Martens-Bilongo, qui affirme avoir signalé les faits au procureur de la République de Pontoise, en application de l’article 40 du Code de procédure pénale.
Le député Aly Diouara, engagé à l’Assemblée nationale contre les violences policières, a réagi avec colère et indignation. Il dénonce une agression qui, selon lui, « s’inscrit dans un contexte plus global de recrudescence des violences policières illégitimes, discriminatoires et parfois racistes, notamment à l’encontre des Noirs et des Arabes issus des quartiers populaires ». Il appelle à une mobilisation collective pour mettre fin à ce qu’il qualifie « d’injustice policière au sein d’une institution censée protéger tous les citoyens ».
Le cas d’Aly fait tristement écho à d’autres drames : Zyed et Bouna en 2005, Théo, Adama, ou encore Adil. Des jeunes de banlieue devenus symboles d’un rapport délétère entre la police et une partie de la jeunesse française.
Entre 2020 et 2022, treize pays de l’Union européenne ont enregistré au moins 488 décès lors d’interventions policières ou en garde à vue. La France affiche le nombre le plus élevé, devant l’Irlande, l’Espagne et l’Allemagne.